Selon des sources concordantes, Me Ramadan Souleymane, huissier de Justice à Moundou a été arrêté ce mercredi matin et gardé à vue à la police judiciaire. Une plainte aurait été déposée pour diffamation par Béchir Cherif Daoussa suite à la publication sur Facebook d’un message intitulé « le gouverneur du Logone occidental pourra-t-il justifier les 187 millions de FCFA piochés dans la caisse au nom de la sécurité? »

 

Selon le journaliste Jean-Bosco Manga, par une plainte datée du 27 octobre 2017, un cabinet d’avocats a saisi le Parquet d’instance de Moundou qui enregistre la plainte le 15 novembre 2017, le transmet à la police judiciaire le même jour et le prévenu est auditionné le même jour et gardé à vue à la fin de l’audition. La plainte évoque des  »propos diffamatoires graves à l’encontre d’une autorité publique » . On retrouve aussi dans le dossier un manuscrit signé, mais non daté intitulé  »déposition du Gouverneur de la région du Logone occidental, Son Excellence Monsieur Mahamat Béchir Chérif » qui évoque la  »calomnie » et  » outrage à une autorité publique ». Le prévenu est placé sous mandat de dépôt ce 16 novembre 2017.

 

Selon un communiqué de la Convention tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH), Me Ramadan Souleymane avait été arrêté et inculpé de «diffamation» le 15 novembre 2017 sur plainte du Gouverneur de la région du Logone ; ceci pour avoir posté sur sa page Facebook que le gouverneur du Logone «pourrait-il justifier du montant de plus d’une centaine de millions qu’il avait retiré du trésor pour la « sécurité». Pour l’ONG CTDDHsous le vocable «sécurité» se cachent habituellement des détournements à grande échelle pratiquée impunément par un très grand nombre de responsables de l’administration tant au niveau central que provincial. La Convention tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (C.T.D.D.H) estime que cette arrestation au demeurant arbitraire vise incontestablement à faire taire une des voix les plus engagées contre l’injustice et l’arbitraire ; cette incarcération traduit par ailleurs la fébrilité des autorités locale de voir leurs forfaits habituels étalés au grand jour. La C.T.D.D.H exige donc la libération immédiate et sans condition du camarade Ramadan Souleymane et fera ainsi toutes les diligences afin que les Droits fondamentaux de cet amoureux de la justice soient respectés. 

Tchadanthropus-tribune avec TchadConvergence

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